Les six aveugles et l'éléphant
Rédigé en écoutant Sons tibétains
Parfois, nous avançons dans la vie comme si tout ce que nous percevions était la seule réalité. Nos expériences et nos perspectives deviennent des vérités personnelles si puissantes qu'elles peuvent nous sembler absolues. Mais, dans un monde où chaque être porte en lui une vision unique, est-il possible qu'il y ait autant de vérités qu'il y a de regards ? À travers une histoire ancienne, nous sommes invités à voir au-delà de nos propres perceptions et à reconnaître la beauté des différences. Cette histoire nous rappelle que chaque point de vue, même partiel, peut contribuer à une image plus vaste et plus harmonieuse de la réalité.
Les six aveugles et l'éléphant
Dans un pays très lointain, six aveugles vivaient dans un village.
Un jour, ses habitants leur dirent : « Venez vite, Il y a un éléphant dans le village, aujourd'hui ! »
Ils n'avaient aucune idée de ce qu'était un éléphant. Même s'ils n'étaient pas capables de le voir, ils se dirent qu’ils allaient essayer de le sentir et de le décrire. Tous allèrent donc là où l'éléphant se trouvait et chacun le toucha.
Le premier s’approcha de l’éléphant
Et, alors qu’il glissait
Contre son flanc vaste et robuste,
Il s’exclama : « Dieu me bénisse,
Un éléphant est comme un mur ! ».
Le deuxième, tâtant une défense
S’écria « Oh ! Oh !
Rond, lisse et pointu !
Selon moi, cet éléphant
Ressemble à une lance ! »
Le troisième se dirigea vers l’animal,
Pris la trompe ondulante
Dans ses mains et dit :
« Pour moi, l’éléphant est comme un serpent ».
Le quatrième tendit une main impatiente,
Palpa le genou
Et fut convaincu qu’un éléphant
Ressemblait à un arbre !
Le cinquième s’étant saisi par hasard de l’oreille, dit :
« Même pour le plus aveugle des aveugles,
Cette merveille d’éléphant
Est semblable à un éventail ! »
Le sixième chercha à tâtons l’animal
Et, s’emparant de la queue qui balayait l’air,
Perçut quelque chose de familier :
« Je vois, dit-il, l’éléphant est comme une corde ! »
Alors, les 6 aveugles
Discutèrent longtemps et passionnément,
Tombant chacun dans un excès ou un autre,
Insistant sur ce qu’ils croyaient exact.
Ils semblaient ne pas s’entendre,
Lorsqu’un sage, qui passait par-là,
Les entendit argumenter.
« Qu'est-ce qui vous agite tant ? » dit-il.
« Nous ne pouvons pas nous mettre d’accord
Pour dire à quoi ressemble l’éléphant ! »
Et chacun d’eux lui dit ce qu’il pensait à ce sujet.
Le sage, avec son petit sourire, leur expliqua :
« Vous avez tous dit vrai !
Si chacun de vous décrit l'éléphant
Si différemment,
C’est parce que chacun a touché
Une partie de l’animal très différente !
L’éléphant à réellement les traits
Que vous avez tous décrits. »
« Oooooooh ! » exclama chacun.
Et la discussion s'arrêta net !
Et ils furent tous heureux d’avoir dit la réalité,
Car chacun détenait une part de vérité.
Conclusion
À l’image de ces six aveugles qui ne percevaient chacun qu’un fragment de l’éléphant, nous portons tous en nous une part de vérité, un morceau de la réalité. Mais ce n’est qu’en partageant, en écoutant et en ouvrant nos esprits que nous pouvons accéder à une vision plus complète, plus juste et plus bienveillante de ce qui nous entoure. Ainsi, acceptons de tendre l'oreille aux expériences des autres et reconnaissons que ce que nous ne voyons pas peut aussi exister et enrichir notre compréhension. C’est dans cette ouverture d’esprit que naît une sagesse partagée, un terrain où les vérités multiples se rejoignent et révèlent ensemble l’unité du monde.
« La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s’est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s’y trouve. » Djalal al-dîn Rûmi
Linda Imbert,
Naturopathe & Praticienne Chi Neï Tsang (massage du ventre) 🌿🌷🦋
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